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GIOVANNI MARRONE

Le monde naturel, entre corps et culture

Abstract

Pour expliquer la signification et mieux comprendre le sens des textes – disait Greimas – il faut les lire à partir de la fin. C’est ainsi pour un récit mythique bororo ou pour un conte littéraire comme « Deux amis » de Maupassant ; de même pour un livre scientifique comme les Prolégomènes de Hjelmslev. De la même manière, pour mieux comprendre Greimas, il faudrait lire ses écrits à rebours. C’est justement le cas de l’article « Conditions d’une sémiotique du monde naturel », le texte plus long et sans doute plus complexe de Du sens – dont on s’occupera spécifiquement ici. Cet essai se termine en soulignant les difficultés théoriques à établir une notation symbolique pour le langage gestuel. Question opératoire, apparemment de détail, mais – selon Greimas – décisive pour la fondation de la sémiotique en tant que telle : « ce n’est qu’un disposant d’une notation symbolique appropriée [pour le langage gestuel] qu’on pourra penser sérieusement  à la constitution d’une sémiotique du monde naturel, condition de la réussite de l’entreprise sémiotique dans son ensemble ». Pourquoi un enjeu de cette taille ? Pourquoi la constitution artificielle d’un métalangage symbolique des gestes peut penser à fonder la science de la signification à part entière ? Quelle est cette relation si importante entre l’étude du langage gestuel et la constitution de la sémiotique générale ? Une brève réponse à ces questions se trouve au début de l’article, lorsque Greimas propose une « métaphore relevant du discours didactique », c’est-à-dire une comparaison entre la découverte de l’écriture et la fondation théorique de la sémiotique générale qui cache – comme toutes les métaphores – le trait d’union sémantique entre les éléments comparés.