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DANIELA TONONI

Butor, Mondrian et la fragmentation de l’espace: parcours génétique d’un roman-laboratoire

Abstract

Passage de Milan est sans aucune doute le chantier où Butor commence à travailler sur la forme du roman qui trouve son contrepoint théorique dans les essais publiés juste après sa parution. Parmi les épisodes qui se trouvent en relation métonymique avec le roman, c’est par la description du tableau de Martin De Vere, claire allusion au néoplasticisme de Mondrian, que Butor nous donne une représentation à échelle réduite de l’édifice et de ses habitants. Ce tableau inachevé où tous les éléments sont provisoires n’est que l’image du roman en gestation qui s’écrit au fur et à mesure que la narration avance. Les phases d’élaboration de cet épisode permettent d’éclaircir la technique de fragmentation et de “géométrisation” en tant qu’opérations dominantes par lesquelles Butor réorganise l’architecture du roman qui se présente à peu près linéaire dans sa première phase de rédaction. Ainsi par l’analyse comparative du manuscrit conservé à la Bnf dans le « Fond Grenier » et de deux versions dactylographiées conservées à la Bibliothèque de Nice nous démontrerons le rôle essentiel que cette séquence a joué dans l’économie du roman : la longue description des projets du tableau du peintre qui dans le manuscrit se déploie sur plusieurs pages suivant une succession linéaire a été déstructuré et ses parties disséminées dans le troisième et dans le quatrième chapitre de la version définitive. Cette séquence devient le lieu d’expérimentation d’une technique, la fragmentation, qui permettra la formalisation d’un roman nouveau.