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DANIELA TONONI

Génétique du modèle architectural : Passage de Milan de Butor

Abstract

« Le plus important pour moi, c'était de construire un espace », c'est par ces mots que Butor définit Passage de Milan, son premier roman publié en 1954 par les éditions de Minuit. Dans ce roman, l'immeuble parisien qui constitue le lieu unique de l'action répond à une double fonction car il est un modèle réduit de la réalité et, en même temps, le modèle autoréférentiel de la structure du texte. Ainsi, si sur le plan symbolique il est le modèle architectural d'une société dominée par les objets quotidiens, sur le plan du récit il devient « espace » d'expérimentation d'une nouvelle poétique. C'est par l'analyse du premier manuscrit (Fond Jean Grenier- Bnf) caractérisé par une narration linéaire très proche du roman balzacien et des documents dactylographiés déposés à la Bibliothèque de Nice et qui témoignent une transformation profonde du projet initial, qu'on essayera d'interroger les étapes d'enfoncement du modèle architectural dans la structure de l'œuvre. En effet, c'est à partir de ce modèle que Butor transforme son premier manuscrit: par le déplacement des segments narratifs, des ajouts et des ratures, l'écrivain déconstruit la linéarité du roman de tradition réaliste au profit d'une narration fragmentaire, d'une « mobilité perpétuelle» qui s'impose en tant que principe foncier des romans successifs.